BenjaminDuval©cienoob2012-2013 |
• Festival Reims scènes d’Europe [création]:
les 14 et 15 décembre 2012 au Centre culturel St Exupéry
• Le Salmanazar - Scène de diffusion et de création d’Epernay : les 7 et 8 mars 2013
• La Caserne des pompiers - Champagne-Ardenne en Avignon : du 8 au 24 juillet 2013
*
L'histoire
1953. Dans une cafétéria juive à l’angle de Broadway et de
la 86e rue, Jakob Bronsky, tout juste débarqué aux États-Unis, écrit un roman sur ses trois années de
ghetto pendant la guerre, expérience traumatique dont il n’a plus aucun souvenir et dont le récit devient le véritable enjeu de son existence :
Le Branleur ! Au milieu des clodos, des putes et d’autres paumés, il survit comme il peut, accumulant les jobs miteux, fantasmant sous sa couette sur le cul de la secrétaire de Doublecrum & Company, le plus grand éditeur des Etats-Unis. L’Amérique
est une jungle où la valeur d’un homme se juge à son portefeuille et où tout est marchandise : l’homme, la femme, le sexe, et aussi la littérature. Récit drôle et cruel, évoquant par instant Roth et Bukowski, Fuck America dont est est en grande partie auto-
biographique : le livre s’inspire des conditions de vie de l’auteur à son arrivée aux
États-Unis dans les années cinquante, alors qu’il travaillait comme serveur dans un
delicatessen juif de New York.
L’imagination.
C’est le thème central du roman Fuck America dans lequel Jakob Bronsky, narrateur et personnage principal du roman, fait le choix de l’œuvre fictionnelle pour retisser les souvenirs de ses trois années de
ghetto. La frontière entre fiction et expérience vécue est plus ténue qu’il n’y paraît.
Jakob Bronsky fait appel à son imaginaire à un degré tel pour tenter de faire émerger
ses souvenirs engloutis que la fiction se substitue parfois à sa réalité quotidienne.
Parfois stérile, voire contreproductive, c’est pourtant à nouveau grâce à l’imagination
qu’il se projette dans le récit d’un garçon de quatorze ans mourant dans une chambre
à gaz, lui, Jakob Bronsky, incapable de se remémorer ses propres années de guerre.
Cette projection affective dans l’expérience d’autrui, les deux comédiens tentent de la
mettre en œuvre sur le plateau. Avec pour seuls accessoires une table et quelques
feuilles de papier, le public pour témoin, ils écrivent le quotidien souvent drôle parce
que tragiquement absurde d’un Bronsky tentant lui-même de se réconcilier avec son
passé au travers d’une fiction. Ce spectacle est donc l’histoire d’une tentative de mise
en résonance de nos souffrances individuelles, tentative qui, si elle est immanquable-
ment vouée à l’échec, tend vers le seul et unique salut de notre humanité : la mise en
mouvement de notre imagination à des fins de création, non de destruction.
Benjamin Duval
Mise en scène
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L’auteur
Le roman d’Edgar Hilsenrath est ancré dans l’Histoire : c’est avant tout le récit d’un survivant de la Shoah émigré aux Etats-Unis dans le début des années cinquante. On peut en dégager trois thèmes principaux : l’écriture
Né en Allemagne en 1926, Edgar Hilsenrath a survécu au ghetto durant la guerre,
avant de partir pour Israël, puis pour New York. Toute son oeuvre s’inspire de cette
expérience, mais sur un mode bulesque, quasi rabelaisien. Longtemps refusé par les édi-
teurs allemands, qui craignent les réactions à son approche, très crue, de la Shoah, il est
d’abord publié aux États-Unis, où ses livres sont des best-sellers. Il écrit la nuit, dans des
cafétérias juives sordides, et vit le jour de petits boulots. Ce n’est qu’à son retour en
Allemagne, en 1975, qu’un éditeur relève le gant. Le nazi et le barbier est publié chez
Helmut Braun en 1979, et un article du Spiegel le rend célèbre du jour au lendemain.
Il connaît une gloire brutale, consacrée par une multitude de prix. Premier livre de
Hilsenrath traduit en français depuis le Conte de la pensée dernière, Fuck America est en
grande partie autobiographique : derrière la satire du rêve américain pointe le portrait
de l’artiste en exilé et des déracinés, qui se raccrochent comme ils peuvent à leur langue
et à leur mémoire.
Le roman d’Edgar Hilsenrath est ancré dans l’Histoire : c’est avant tout le récit d’un survivant de la Shoah émigré aux Etats-Unis dans le début des années cinquante. On peut en dégager trois thèmes principaux : l’écriture
de l’indicible, la violence sociale extrême exercée à l’encontre des laissés-pour-compte
du rêve américain et l’enjeu vital de l’acte d’écrire. La difficulté première de l’adapta-
tion de ce long roman est de livrer un texte dont la durée de représentation n’excède
pas une heure tout en respectant l’équilibre subtil entre les trois thèmes principaux,
équilibre sans lequel le texte pourrait se muer en simple farce. La théâtralité du texte
est elle globalement évidente de par l’emploi de la première personne du singulier,
l’usage massif du dialogue et le cisèlement radical des phrases et des répliques.
L’essentiel est donc un méticuleux travail de coupes et de montage avec la nécessité de
réécrire certains passages du récit pour servir au mieux le jeu des deux comédiens et
ne pas perdre les spectateurs, Hilsenrath se montrant véritablement virtuose dans l’im-
brication des matières du réel et du fantasme, du souvenir et du présent.
Anne Mulpas
Adaptation
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L’équipe
Mise en scène En 2005 et 2006, Benjamin Duval monte deux textes de
l’auteur Anne Mulpas au sein du collectif d’artistes Odyliade. En parallèle, il est auditeur
des cours d’interprétation de Daniel Mesguich au Conservatoire National Supérieur
d’Art Dramatique et suit un stage sur la lumière à l’Institut international de la marion-
nette. En 2007-2009, il met en scène et interprète La nuit juste avant les forêts de B-M
Koltès sous forme d’une performance retransmise en direct sur Internet pour laquelle il
reçoit notamment le soutien de la DMDTS - Ministère de la Culture et de la Com-
munication. En 2011, il créé 448 Psychose de Sarah Kane, un projet à mi-chemin entre le
théâtre et l’art vidéo, créé au Centre culturel St Exupéry dans le cadre du festival
Chemins numériques #5 ; le spectacle se joue notament à la Caserne des pompiers,
Champagne-Ardenne en Avignon 2011. Parallèlement à Fuck America, il travaille sur Un
arbre dans le dos d’Anne Mulpas, d’après l’album « White Chalk » de PJ Harvey.
Adaptation L’auteur Anne Mulpas creuse la langue, la taraude, y cherche
images et respirations en axant intarissablement son travail sur la voix. En 2005 et 2006,
les textes Enfanquillage et L’ograltère sont montés par le metteur en scène Benjamin Duval.
L’ograltère est lu par l’association A mots découvert à la SACD et par le Taps Scala à
Strasbourg. En 2007 paraît le recueil de poésie La nue aux éditions Dumerchez. Elle
accompagne un duo de jazz en tant que récitante avec le texte Au cœur de Billie Hollyday.
Le CD paraît chez le label Vent d’Est en 2008. La même année, elle donne naissance à
Enna Saplum, son double poétique et numérique évoluant sur Internet via les réseaux
sociaux. De 2008 à 2010, au cours d’un passage en littérature jeunesse, paraissent deux
romans chez Sarbacane (Il n’y a pas d’ange et Webdreamer) et deux albums illustrés (Koré No
l’enfant hirondelle chez MéMo et La vie juste à côté chez Sarbacane). En 2011 paraît le
monologue Un arbre dans le dos aux éditions D’ores et déjà. La même année, elle ouvre † faire-part, un blog socio-poétique autour des questions de la mort et de la disparition.
Interprétation La comédienne Lucie Boscher joue pour Christian
Schiaretti dans La Jeanne de Charles Peguy au Théâtre de la Colline puis en tournée en
France en 2000-2002, rôle pour lequel elle recevra le Prix de la Révélation théâtrale de
l’année 2000 du Syndicat de la critique, Mère Courage et ses enfants de Bertolt Brecht au
Théâtre de la Colline puis en tournée en France en 2001-2003, L’Opéra de quat’sous de
Bertolt Brecht au Théâtre National Populaire puis en tournée en France et en Suisse en
2003-2004. Elle interprète un rôle chanté dans le cabaret Les Dangereux d’après Frank
Wedekind sous la direction de Jorn Cambreleng, en tournée de 2003 à 2005. En 2006,
elle tourne dans le film Nos familles de Sigried Alnoy diffusé sur Arte en 2007. De 2007
à 2010, elle joue pour Jean-Philippe Vidal dans John a disparu d’Israël Horovitz,
L’anniversaire de Harold Pinter et Rêve d’automne de Jon Fosse, spectacle pour lequel elle
est également assistante à la mise en scène. En 2011-2012, elle joue pour la cie noob
dans 4.48 Psychose de Sarah Kane.
Interprétation Après une formation au Conservatoire National Supérieur
d'Art Dramatique où il joue sous la direction de Klaus Michael Grüber (Les géants de la
montagne de Luigi Pirandello) et Jacques Lassalle, Rodolphe Congé est interprète pour
le théâtre, le cinéma et la télévision. Il travaille au théâtre sous la direction d’Alain
Françon (Café de Edward Bond, Visage de feu de Marius von Mayenburg, Mais aussi autre
chose de Christine Angot), de Stuart Seide (Moonlight de Harold Pinter), Gildas Millin
(Machinesensible), Joris Lacoste, Etienne Pommeret, Philippe Minyana, Christophe
Perton, Noëlle Renaude, Frédéric Maragnani. Il joue au cinéma sous la direction de
Siegrid Alnoy, François Dupeyron, Eric Heumann, Benoit Jacquot, Lisa Azuelos. Il a
récemment joué dans Musset, un dyptique à partir de pièces d’Alfred de Musset au
Théâtre Nanterre - Amandiers et en tant qu'acteur et dramaturge dans Le vrai spectacle,
pièce écrite et mise en scène par Joris Lacoste au CDN de Gennevilliers dans le cadre
du Festival d'Automne 2011.
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